Je ne peux me taire d’avantage. Je m’étais promis de passer sous silence cet évènement. De toute façon, le foot je m’en fous, en plus si j’étais fan je ne saurais jamais si je suis dois être pour la France (pour pas que ma mère me tape), pour la Suisse (pour pas que mes amis de Chocoland me tapent), pour l’Espagne (pour pas que les gens dans les bars me tapent). Donc, je m’en tape toute seule, lâche que je suis (ou neutre, je ne me suis pas faite naturalisée pour rien) et ce n’était pas censé atteindre mon petit nuage.
Sauf que.
Ce matin, pratique clinique de gynéco. C’est calme, très calme. Il n’y a que 2 femmes qui sont en train d’accoucher, alors que d’habitude les salles sont pleines. Trop calme.
” C’est normal, il y a le match ce soir à 8h30 contre le Honduras, les gens attendent.”
Pardon?!
Donc oui, le ballon est si important ici que les gens sont prêts à attendre, à retenir leurs contractions, ou à dire à leur femme : “Callate Pilar! Il reste encore la deuxième mi-temps!”
J’ai le cul sur le gazon. Et je pense très fort à Maria, l’interne de ce matin, qui avait une garde de 24h (oui, ça existe ici…) et qui a dû voir débouler en catastrophe vers 23h tous les couples en déroute ayant attendu la fin du match pour faire naître leur petit bout.
Bon, au moins ils ont gagné. Parents doublement comblés. Sauf les immigrés honduriens.